Au jour le jour 63

La sainte en un jardin

Elevée en fontaine

Est en gerbes de sel

En herbes de chagrin

Elle dort contre les roses

Une étoile à son front

Avec des pleurs immenses

Comme autant de chardons

Au tableau blanc de vivre

Tu regardes la morte

Avec en ta mémoire

La messe et ses fossés

Avec ses chants jetés

Contre le temps la vague

L’image pieuse posée

Au mur blanc de ta chambre

Et te vient la marée

Des anciens souvenirs

Du ciel où elle monta

Pour enfin s’accomplir

Dans l’adieu et la grâce

De celle qui destinée

A une sainte mort

N’eut comme autre poussière

Que de voir dans nos yeux

Mouiller la terre entière..

Au cœur faillible qui vous écrit, vous répondez par un abandon aux étranges lueurs, et du royaume où je le saisis, je me vois tel un prince halluciné que vous poussez grandement vers la pendaison, vous niez nos corps qui se nourrissaient de nos sangs parallèles, nos représentations, nos belles extravagances, nos souffles coupés, comme lorsqu’ on dissèque un insecte sur le parquet, on apprend mal à entrevoir des lendemains dans cette race humaine qui palpite sans nous, il ne nous reste que peu d'organes pour en comprendre les signes et les significations, je traverse un désert nocturne avec pour seul viatique ma connaissance tremblante de tous ces êtres qui me ressemblent et dont l'éternité est un petit point qui s'ouvre sur des astres inventoriés et déjà morts.

À l'épreuve de l'épaisseur en voilà un qui la prend à son compte comme un couperet nous damne,nous donne le vertige du sommeil, un peu comme on emporte dans ses pardons  la foire de sa conscience, celle qui a les proportions des vieux accords qui n'ont pas leur place dans la moindre de nos dépositions, ah, je vous le dis, rien n'est nécessaire à nos vitalités  que ce qui nous terrasse en mots,  pour la fosse à venir, l'un contre l'autre serré en épieu pour le besoin d'une vaste douleur, et comme toutes les commencements n’affectent pas notre désarroi,nos concordes sont  toujours des serpents relationnels qui dans les recoins de chacune de nos pensées s'assujettissent de fixations qui sont autant de douleurs pressenties.

La connaissance de ses propres minuties est une anomalie, chacun se dérobe en double mot pour des idées subies et subites sans relation avec le monde qui  est impropre au devenir, allons bon,  mille ans ne suffiraient pas à enlever nos premières écorces pour en  faire des gémellités,des ubiquités, celles qui devraient être dans nos intimités, qui obéissent à l'ambiguïté,à la lisibilité,au hasard, à la juste note, laissez-vous donc porter jusqu'à l'inessentiel, l'inexpérimenté, en complaisant que vous êtes,en  atome de mécanique méconnaissable et méconnaissant, cessez vos bluffs, attrapez une idée, une seule, menez la de l'avant votre vie durant, cela vous conduira à la douleur de l'apercevoir par là où vous êtes le moins pire et rien d'autre, c'est cela l'indispensable.

La partie adverse cède devant le danger, elle interrompt ses états généraux et s'assure que l'ambiance n'est pas à l'exécution, puis entérine son double tour douloureux qui est une hypothèse de demande et de clairvoyance, sorte de variation  d’ut pris dans les nasses occidentales où se rassemblent les personnalités élues pour des explications  bien apprises, c'est ce qui désappointe les goûteurs d'arsenic qui ont des semelles de charpente et de plomb qui vont avec des animaux de bâts dans des communautés religieuses nourrir les divinités qui font griser des enluminures tout en piégeant une classe de raisonneurs dans l'embryon de leurs vingt piges, et qui se closent la nuit dans des dépôts et des dépits aussi amers que leur foi pleine de prouesses et de spasmes.