Au jour le jour 55
À la gloire à l'exil à l'orgueil naissant
tu as donné tes veilles sur le palier des ans
la feuille s’est flétrie saluant l’âme vive
du verger établit sur de nouvelles rives
tu n'as plus devant toi tous ces astres précaires
où allait ton regard dans la douce lumière
la sève s’est emmêlée aux plus sales souillures
et ton corps tout entier se couvre de blessures
élève qui n'a de jour qu’en maître finissant
chacun apprend sa course contre le cours du temps
et chacun fauve d'or fourni de médaillons
croit tenir en son sein une nichée de bourdons
mais le déplacement attendu par les hommes
reste sans ornement ils s'engagent sans borne
là où au soir d’honneur personne n’a régenté
qu'il sera un seigneur ou bien un portefaix..
En pleine marge dans les carreaux aux lèvres de charbonneux, j’écris gravement la lente procession du temps pour des jeux équivoques. Mes mousses, mes déliquescences, boire jusqu’à santé des autres me ramènent aux inscriptions grossières de mes trente ans entretenus pour des filles gainées comme des ajoncs. Je ne garde aucune étreinte pour moi ,je les repousse vers les caisses de résonance de ce cœur qui rit de s’être tant indigné des duperies centenaires ,l’accablante lenteur de mon pouls me fait un bel avenir. Je vais gravir des montagnes ,, escalader des pics, m’envoyer en l’air pomper certains et en faire ,mais j’ai si peu de provisions que pour élever de poules et des pierres, il me faudrait quatre mains, deux pour saisir les pierres, et les deux autres pour viser les poules , si je ne les atteint pas, ce sera une méprise, le dur labeur de s’entretenir ne va pas qu’aux conversations. Je vais franchir le torrent, et voir ce qui se passe sous la vapeur des coches.
La belle invention que le grisou, ça pète, ça étincèle comme une lettre portée à l’injure, ça implose au-dedans pour des combats de minette et d’anthracite , ça fait coucou ,ça tombe à pic, pile là où il faut ,et puis les morts, du jamais vu ,de beaux morts ,écrins de chair rutilante, ça en jette un froid ,on pourrait en devenir fou, on finira toujours par l’être, les occasions ne manquent pas ,mais le grisou avec son air entendu, ses longues jambes soufrées, ses poussières de diamant, il est là dans le feu l’enfer central de la terre ,et les hommes le savent, et les hommes l’attendent, ils l’attendent si bien et si fort, que même en surface, l’horloge avec ses lustres ,ses guets, leur rappelle les sentences chtoniennes, la belle invention que le grisou, j’eus aimé que dans tant de demeures là où la cheminée sèche le sale linge des familles, il se déploie avec ses vapeurs et ses transparences pour de la pétarade ..
A l’éternelle absente Ninive ensoleillée
Aux troubles de mes ans à peine administrés
J’ajoute que je buvais à sa bouche savante
Les notes et les mots comme en une eau dormante
Et s’il me fallait rire s’il me fallait pleurer
De la rade aux remparts où dans un bois secret
Je dirais aux lichens aux cèdres libertins
Laissez moi me manger me pourfendre les reins
Car mes calligraphies mes proses ma dictature
De ces chemins de fer jusqu’en littérature
Ne sont que des linceuls ne sont que pièges à bras
Toujours en même face toujours en au-delà
Je resterai sans colt fusil ou muselière
Je n’abats pas les chats même en un cimetière
Mais j’ai dix sous en poche pour quelques ablutions
Pour oublier de l’homme toutes les propositions…
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