Au jour le jour 40

Puisqu’il faut des douleurs
Pour tressaillir de l’ombre
Et des mornes couleurs
Pour contenter la vie
Tournons nos froids visages
Vers les frimas les gels
Et que viennent à nos bouches
Des glacis éternels
Des nuées insondables
Aux tumultes saillants
Comme des oriflammes
Balayés par le vent
Que jetés en silence
Dans des terres obscurcies
Nos fausses assurances
N’assurent que du mépris
Et ainsi tourmentés
De savantes musiques
Faites de perditions
D’erreurs et de furies
Nous mourons d’une vieillesse
Déjà mélancolique
Qui sera notre source
Comme un dernier sursis
Quand au soir d’être nus
La fleur crépite et meurt
Tels des astres torrides
Etreints d’éternité
Qui n’auront plus de place
Dans le ciel étoilé.


Aux douces humilités
Fragiles de peu d’ardeur
Vont nos voyages déviés
Transmis par peu d’effort
Nul autre grand départ
Ne dispose à la mort
Si ce n’est de se taire
Plus prisonnier encore
Qu’un corps dans un linceul
Qu’un faune en éboulis
Dans la ruine de ses sens
Aux poitrines meurtries
Accroché comme un poulpe
A des mollusques vides
Bête humaine retranchée
Dans un abattoir vide
D’amour d’éternité
Comme un cachot humide
Rien n’est donné à l’homme
Qu’un faux apaisement
Une trace sur la terre
Et tant de serrements
Licous ceintures nœuds
Tout va à l’encolure
Chacun crève blessé
Dans de fausses droitures
Chacun cache sa face
A l’amante espérée
Comme frappé de souhait
Happé par des regrets
Par des mains maladroites
Qui l’entraînent aux exils
Serrées contre sa peau
Une fleur et une énigme.

Les filles nubiles avec leur intact sang songent à ces voyageurs aux petites lèvres qui vont dans des pays de boue elles ont des grenats dans la bouche leurs seins sont roux et du café froid leur fait un sourire de bougie les locataires de leur maison sont des êtres silencieux qui fouissent dans les légendes pour en extraire des mots qu’ils lèveront la nuit dans la lumière basse qui va de leur jeunesse à leur comble c’est pour cela que les filles nubiles se mettent au lit de bonne heure et veulent rêver d’une révérence qui se plaquera contre les dais pour leur mettre dans la bouche le goût du souvenir …

D 'abord ce furent les jours premiers avec du sentiment plein la bouche celle qui va de l’omoplate aux lèvres savantes dans les proportions d’un tableau conçu par un aveugle aux évidences de gradé sans statut et sans armée puis il y eut ces terres plus basses sexes tremblants rires cocasses nerveux les affleurements les jappements queue basse tête haute comme celles d’un chien braillard avec ses dégoulinantes fantaisies  ses délectations moignoneuses alors nous farouches égaux nous pensions que tout aurait pu s’arrêter là s’il n’y avait eu sur le palier la véritable nature d’une femme que rien ni personne ne retroussera et qui avec entrain déroute le voyageur…

Et de nos savantes exagérations sont venus des formes et des corps destinés à la grogne  au mensonge à l’épaisse inégalité du sentiment des commandements les nouveaux occupants allaient à la glande avec les yeux clos et toutes les séances sans drame finissaient dans les orties ou la chair contenue pourquoi toujours tendus pour toucher tous les fonds les hommes que n’atteint pas le fard ni la forme nous humilient avec leurs hures leurs manques et masques de hyène quand roulent en nous les souffles du saisissement nous faut-il avoir des codes des édits pour ne plus montrer les dents ni notre colère ou faut-il que nous nous raidissions dans un silence qui gagne sur notre paix et sur nos pactes..


Nous sourions de nos violentes saisons jusqu’à revoir nos actions perdues et nos fils ouverts aux promesses vont avec des femmes qui les punissent de leur puérile éternité ce qui nous est du à beau fleurir dans les vergers violets rien ne nous apaise plus quant à ces émeraudes ceintes à nos fronts ce ne sont que des cailloux pour racler une tendresse sans vernis et sans fard nos hontes et nos colères remontent dans nos aortes nous sommes devenus graves ici encore pour faire monter les jeunes pousses de la terre  jusqu’aux signaux du soleil il faut de l’audace des mains adroites c’est pour cela que nous jetons au vent ce qui le pourrira davantage que si nous avions ri de nos saisons d’homme…

Dans ce pays brutal trop de gammes de cris d’orfraies d’étreintes de bandonéon de lignées aux blondes chevelures et les garçons muets avec une tulipe contre le cœur écrase un orvet sur la face des morts hors de leur corset comme ils sont dévastés comme ils schlinguent tous ces hommes étroits de n’avoir plus de souvenirs de souverains d’envies palpables  que les sens entretiendraient trop de fanfarons de jocrisses vont viennent et les filles leur deviennent des jouets aux saintes faces pour de d’adipeuses factures trop de revers pour ce petit monde trop d’objets sur leur base trop de bottes d’ordres de visières et pour ne point la nommer trop de cette autre qui reste sous les éteignoirs…

C’est une fille de manège et de carrefour qui se fend d’envoyer des lettres obscènes à ses favoris qui sont des mécaniques huilées comme des tiges de jonc quand passe au ciel un air d’orchestre des oies cousues d’habit d’or elle attaque les coquins avec ses pas de danse et à grands coups de seau et d’usage qui vont de la parole au rubis elle leur fait le coup de la chienne rompue qui passe sous les fouets sans que son échine n’en retienne rien puis solennelle pas abattue elle qui entend la musique comme une voix sacrée divine pleine d’anthracite et d’éclaircies elle s’endort quand passe la fête douloureusement petite dans les commentaires des inconstants..

Nos frêles mains sont des poches froides cotonneuses pleines de cailloux que nous jetterons contre ces visages blottis sur le gel des carreaux visages cadrés dans des cerceaux des serre-têtes mais l’égard que nous avons pour la mémoire des orages nous retient de route démangeaison nos poignets sont pourtant immenses et nos mains levées pour d’équivoques jeux celles qui maintiennent toue chose hors du cercle de la barbarie hors du cercle des poupées des furieuses peluches toutes effrayantes avec leurs nœuds gordiens et leurs contenus aussi pour ne pas oublier que nous doigts sont gourds piqués sales nous ramenons nos chiens vers des caresses nos boucs vers des autels où nous les immolerons sous les ostensoirs et les scandales…

Où meurent l’obscur travail les saisons violentes la vie les fenêtres ouvertes pour le passage de la pluie dans les absurdes répétitions du vent et de la surdité sont des musiques où l’on sent du mariage et des enterrements ici nul ne vient s’encombrer de nos mémoires ce que nous tenons dans nos mains s’est rompu à la triste chair des files qui se sont retirées dans d’autres nuits d’autres soupentes d’autres vestiaires le temps est une blanche calamité je bois l’amer vin des messes convenues m’endors tel un moribond dans des draps qui ont pris la forme d’un corps que j’eusse aimé je veux rêver d’une autre voix d’une autre vie qui ne me réveillera pas sur le gravier d’un cimetière…

Et nos enfants endormis dans le temps des hommes sont caressés par des filles écumeuses figures d’albâtre et de proue les nuits sont d’une monotonie de plaine l’air est un bord tranchant portant  il faut encore croire que les ponts sont bordés de ces plaintes d’esplanades et de boulevards avec leurs chants de mariage et d’éternité nos mains paresseuses ne vont plus à la lumière dirigée des phares pour y mettre les coques dans la lumière crue tremblante aucune livraison n’est plus insincère que celle qui est donnée à d’autres prévenances qui sont restées sur la berge pour tambouriner sur la peau des chaloupes nous nous gantons comme des voleurs nous couvrir nous vaudra t-il un chagrin une semonce un crachin un crachat ou faudra t-il que l’eau gèle pour que nous puissions rejoindre ces filles qui marchent dans le jour neigeux..


Attendre que la nuit à toutes vos latitudes toujours violentes de musiques incertaines s'accomplisse de pauvre parenté et l'écart la trace les hauteurs divisibles dans l'étiage des fleuves ensevelis n'ont d'avance que sur l'outrage pas un pont qui ne soit jeté sur l'homme et la femme attendue tant on y verrait des gestes incongrus dans d'autres saisons où les éternités sont des pentes décisives que Sisyphe abolit dans d'ignobles efforts d'autres que nous parviendrons à ne pas trouver le sommeil et tous les choix  qui vont du gravier à la pierre seront commis dans des officines qui sentent la naphtaline.

Vous serez ma faute mon silence le pacte de l'âme et  de l'esprit je sais les semaines auront beau déjà de n'être plus dans vos remodelages mais votre idée nage dans le jour et la nuit qui croissent et baissent de similitudes insidieusement nos intimités se réduiront au contact des aiguilles qui persistent à élever des filles et des hommes rompus à l'exercice d'être debout ce que je distingue c'est ce qui vous mène à ma réflexion est le choix que de tirer mon envie dans une union fixe sur les scènes aux riches ornementations je me lève je me lave je prends ma tête entre les mains j'ai cinquante ans d'amours de crimes et délits je commence à m’en soustraire.

Je vous ai voulue fausse à ma ruines d’idées, vous ai vue dans la dominance de ma vie, vous le saviez, aucun rituel fut-il plus spontané que celui d’être un qui se blottirait contre votre corps ne m’allait mieux .Cette main sur votre ventre chaud et douloureux, il eut  fallu qu’elle soit plus digne. Je prononce et dis des mots que ma pensée interdit à des virtualités de singe refusant le travail de l’inquiétude de la peine et de la honte ,me serai mieux exercé à votre connaissance que je n’en aurais su davantage en vous écoutant dans la psalmodie des chants extrêmes qui vous sont revenus. Je veux qu’il y ait une justice et une justesse entre nous, le reste se servira de notre part de nuit pour se rétablir dans ce que nous n’abandonnerons jamais.