Aphorismes 206

Dans l'instantané du mot, tout un univers qui roule pour une langue sans pensée définitive.

Pour faire une action d'envergure, il faut s'endormir à l’être que nous sommes, c'est-à-dire à personne.

Face à tout ce qui m'est intolérable, je me vois dans la peau d'un débourreur suintant de lumière, chien auréolé, couvert de tristesse et de honte, et qui s'endort dans ses déficiences comme autant de ses tares.

Dix milliards de mes années de paradoxes ne valent pas une seule de vos journées de tentations.

Dans mes moments de sérénité, je regarde les hommes de face, je comprends alors pourquoi ils sont restés aveugles.

D'où me viennent ces attentions, celles que je porte à l'homme, sinon de celle plus spontanée que j'ai à mon égard et qui m'arrive d'une schizophrénie imprononçable, sinon de Dieu qui émerge en chacun de mes gestes, mais me pousse de dégringolades en glissements.

Un raté de la solitude, mais un raté malgré tout, et qui se clôt sur lui même, qui s'enferme dans ses abjectes profondeurs, de peur d'avoir à vivre, à respirer en surface, ces réflexes dont il ne peut expier.

Lorsque tout devient sourd et muet, quelle attention plus indue la mienne vaut par son insupportabilité.

Quand on s'est sa vie durant égaré dans le n'importe quoi des devenirs, toute douleur, toute inconsolation ne sont que les revers d'une manœuvre de bifurcation.

Ma vie n'aura été qu'un témoignage entre de l'abattement, l'ivresse de cet abattement, la fatigue, celle de la nommer, davantage encore celle de la taire.

En quoi le dilettantisme diffère t il de la nonchalance, si ce n'est de par cette intimité qui fixe des soupirs sur tous les accrochages et de la pause dans tous les inconforts. Tant de prétextes à entrer dans la maladie d'être, quand les mots semblent des anges déchus de leur définition, et que de leurs plumes débarrassées naissent de la métaphore et de l'allégorie.

Né pressé, dans une urgence à dire, que d'entrain pourtant qui ne fait que m'envenimer, et ma planquer parmi les strates et stratagèmes.

Dépassé par tout ce qui de l'homme prête à la perfection, j'ai mesuré combien je suis né vide, et combien tous les soporifiques dont j'ai usés n'étaient que les ersatz d'un silence propre à mon dégoût de l'humain.

J'oscille dans le clair obscur de ces illusions, comme le long des berges boueuses, où de sottes divinités m'inclinent à la prière.

X.L'éloquence et l'élégance morveuses d'un menteur assermenté.

Vivre est il de l'ordre de l'effort ,et si oui, a t on à le porter sur les estrades et les podiums?

Déréglé, dérangé, mais pas encore perdu, je tire vers le bas toutes mes intentions, et prête des vitalités à mon ceinturon.

Tout, un jour ou l'autre se réduit à la mort, et bien que nous le sachions, combien de nos souffrances nous ne taisons pas, pour les porter sur le canapé des psychanalystes, en nous ouvrant de façon écœurante et ostentatoire.

Parce que j'ai eu trop tôt des sensations de rejet que j'ai projetées jusque dans mon sang et mes os, j'ai l'air d'un type accablé de vertiges et d'indiscernement .

Les douleurs trop tardives arrivées dans l'âge d'homme ressemblent à des gesticulations de singe derrière les barbelés d'un cirque itinérant.

La croyance c'est l'escroquerie du sang, c'est le vertige que procure l'encensoir.

Vieux dès mon plus jeune âge parce que je n'ai pas voulu de verticalité, ma révolte tient d'une ristourne, d'une étourderie, j'enjoins ma mémoire de s'adonner à des images de nomadisme, d'errements, je vais dormir loin du monde d'un sommeil plus profond que cet enfer à mon goût .

La nostalgie et le souvenir ont cela en parité, qu'ils arrivent toujours par là où il y a le plus de place à recouvrir.

Certains mettent tant l'accent sur leurs fatuités, que devant moi n'apparaissent plus que des transfigurations.

Dans la musique rien qui ne se fourvoie, si ce n'est Dieu, qui passe par les motets et les homélies pour finir dans les culs de basse fosse de nos cerveaux.

Prédisposé à la lèpre des mots inconsentis, l'Homme surgit du rebut pour s'insinuer dans d’écœurantes religiosités.

Toutes mes nuits son des archipels de détresse, où mes sens se cloquent, pour se déverser en mélancolie et nostalgie, soeurs jumelles d'un désespoir plus abrupt encore .

Je n'ai rien voulu dans lequel j'aurais pu m'évanouir, si ce n'est dans le Temps ou Dieu, tous deux plus indisciplinés que s'ils avaient eu à compter sur l'Homme .

La douleur est de l'ordre d'un orgue collé à notre oreille, en prise directe avec Dieu.

Dans l'amour toutes les glandes sont rompues, qui nous laissent aussitôt à voir la vacuité de tous nos organes.

Qu'est la profondeur de l'Amour, si ce n'est du temps, du temps, qui ne survivra pas au lavabo.

Dans la liturgie de l'Amour qui prend la forme d'une fornication, l'impérialisme des glandes trace en moi des voies trop accessibles, que je ne peux pas obstruer par de faux sentiments.

Toutes mes anémies sont de la couleur de ce temps grisâtre, jaunâtre, violacé par l'ennui, que je ne sais plus de quel côté me tourner pour le contourner.

La mélancolie et la nostalgie nous montrent jusqu'où Dieu peut aller, de la table d'hôtes jusqu'aux latrines .

Ma nervosité est une atteinte au temps, plus je m'en accommode moins je me sens responsable de tous ses débordements.

Dans mes inconforts, entre la prière et le jeûne, tout est banal, et de ces banalités me viennent tous mes inconforts.

Je me refuse à regarder le monde comme incapable de se mesurer à ses propres médiocrités.

Ma paresse est de l'ordre d'une primauté, c'est une ombre fixée du côté de l'approximation des hommes, et qui leur monte à la tête comme une limite à leurs consolations de paraître.

La nature n'est pas généreuse, elle en souffrirait autant que les hommes, c'est pour cela qu'elle s'en est tenue à l'écart, pour pouvoir garder celui de se tromper, et de ne pas en être remerciée.

Combien j'ai versé de larmes, en ai gaspillé, que Dieu aurait pu recueillir dans ses ciboires.

Tout se qui se veut objet de ma perception me déroule dans de l'insomnie.

Projetez-vous de l'avant, soyez uniques, puis crevez dans l'expérimentation d'avoir été le seul qui se distinguait  parce qu’il ne savait pas d'où il a chuté.

Toutes les pensées qui se dissolvent dans mon cerveau sont des pensées sans écho et que la parole a préféré tenir à l'écart le temps qu'elles aboutissent avec exactitude.

Le langage a toujours le concours des imbéciles, et les imbéciles s’y agrippent sans préparation, piteusement, et cela m’est malaisé.

Je ferme les yeux, je suis marqué par les traits de ceux qui ne sont plus, une misère de plus à ma fidélité.

Suprême mensonge que celui-là « J'en ai marre « » et pourtant on continue à exister.

Qu'ai-je accompli d'inavouable qui m'ait conduit dans la soif de mourir, si ce n'est d'avoir voulu regarder chaque être comme cette part de moi-même qui suinte ou qui luit ?

Sous quelques latitudes que je sois, ma mélancolie (centre que je déplace) s'insinue en chaque objet et y déporte triomphalement mes anémies.

C'est assez de vivre tout contre le suicide, sans lui demander de cadrer avec notre face.

Perpendiculaire et parallèle à mes pensées, ma quantité de conscience se dirige aussitôt vers la mort ou le pire des entretiens.

Plus rien n'est respirable, j'use de l'artifice du survivre, pour organiser ce qu'il me reste de jours à errer et à composer avec toutes les retenues.

Mornitude consolidée, et tous les sots mariages de la raison et du mieux, pour un paradis sans parole, un accomplissement sans nom.

Geôle ou dispensaire, j'hésite;mes résolutions vont de la corde au désaccord, le reste sert à de la servitude à domicile.

Comment éprouver ma lâcheté, si ce n'est en invariant, tout au long ce  parcours, que mes sensations de traîtrise ont jalonné comme en un bourbier ?

La vie n'est remarquée et remarquable que dans la fraude, et ces règles qu'on enfreint, pour entrer de plain-pieds dans une rigidité à haut risque.

Un exclusif de la façade, un pataugeur du dedans, et de l'intégrité, de l'intégrité pour des remous ou de la nausée.

Pressenti pour ne pas durer, tous mes suicides reportés n'ont été que de sombres humeurs, de sombres rumeurs aussi, la nostalgie de ceux ci parfois me happe encore, pour me marquer de ruptures et de vacillements.

Sans appui, sans assistance, inapte à m'étayer, ma quarantaine m'amène à des réflexions sur le secours, le recours que je n'ai su dispensés à personne et qui me pèsent comme de hautes révoltes.

Tant me sert d'être seul que je ne sais plus de quel côté me tourner, pour agrémenter ma vie, pour prier ou vomir.

Rien que je n'ai privilégié, et qui ne m'ait conduit dans le supplice ou la supplique.

Conçu pour un jour dévier, j'ai pris le goût de n'avoir ni maître, ni tuteur, et de ne ployer que sous la charge de mes propres discernements.

Mon impertinence est un sauf-conduit, ma nature est toute entière dans ce discrédit, ce Waterloo, je ne m'en accommode que pour rester à jour, à l'heure, l'heure d'être moi et sans équivoque.

Perdre son temps et ruminer sur cette perte.

La mort c'est du rattachement, le nouveau lien d'avec la matière.

J'ai pris le parti de la folie douce, pour décrier le miracle de me savoir sain, mais illusoirement.

Je hais l'Homme,,et plus je m'interroge sur cette haine, plus je lui pardonne, plus j'ai hâte de m'en éloigner.

Un désert perpétuel, mais où il fait bon douter, mais honorablement . Je hais l'homme ,et plus je m'interroge sur cette haine, plus je me hais moi même, voire davantage.

Mot après mot, passage après passage, gré après gré, de la rage, ou quelque chose de pire.

Ma fixité ne doit rien aux lieux où je me suis scellé ,mais à une peur ancestrale ,celle de rencontrer l'homme dans ses plus petits recoins.

Pourquoi être encore, si tout se qui découle de l'existence, n'est que foutreries et foutaises?

Je diffère une nouvelle fois un suicide irréfléchi, afin que cette infection me rende plus purulent encore, comme si j'avais eu à travailler dans une soufrière .

Sitôt qu'entré dans la rage, je m'appesantis sur mon néant, j'augure de l'irréparable, je vais dormir dans un confessionnal.

Ma vie a commencé par le poison, elle se terminera dans l'injonction ou le sang.

Etre tient du simulacre et de la rage, tous deux générateurs de cette même fureur de vivre .

La violence de ma résignation est à l'origine de mes impropriétés, glaire et glu mêlées, pour une vaine conversation avec Dieu .

Accomplir du dire, s'y accomplir, et n'y trouver que la trace d'une ancienne vibration, qui altère nos voix et nos songes.

La douleur se suffit à elle même, et faute d'être, elle n'en est que davantage.

Toute pensée est un mieux préférable, que l'Esprit aimerait infatuer jusqu'à l'Entreprise.

L'homme se signale par ses interrogations, celles qui nous enchantent, autant que celles qui nous emmerdent......

Le corps est à lui seul un véritable cimetière, où l'unique performance consiste en nos propres déportations.

L'évidence et l'indécence du ridicule ne nous font pourtant pas reculer de nous-mêmes, pas plus que devant les monstruosités qu'elle nous tend comme une prescription.

Il est aisé de garder sa propre considération, il suffit de bien s'y sentir, de bien la sentir.

Tous mes soupçons sont des égards, et mes égards des renoncements.

Le spectacle des vanités me ferait commettre l'irréparable ou me suicider, or il m'arrive de n'assister, de n'être le dépositaire ni de l'un, ni de l'autre, et j'en suis tout autant écœuré.

Ma vie était prédestinée à de l'inambition. Je resterai un amateur sans projets et sans projections, je vais encore dormir dans de la réserve.

Ecrire c'est aussi se déconsidérer, se séparer de soi, que s'imposer dans et par le mot, cette entité sans matière première, si ce n'est du souffre, rien que du souffre .

Rien que je n'ai plus apprécié que le manque de désirs, je marche sur les traces de ce moribond qui fait la preuve d'une mort imminente et qui en rit.

Il n'y a rien d'essentiel à quoi je n'ai aspiré, si ce n'est à détracer, à délimiter un territoire entre le dictionnaire et l'épitaphe.Vivre en appelle à d'abjectes créations, figures d'un moi illusoire.

Ma permanence n'a rien à voir avec l'acharnement, je suis trop peu viveur et vivant, pour que l'on puisse me juger autrement qu'en adulte qui ne détonne pas.

Entre nos insondables profondeurs et nos surfaces planes, la panoplie du souffreteux, du surmené qui régit ses espaces comme un chien ou un vautour.

Se tendre et se détendre entre les mains d'un désaxé, et qui dicte sa loi par les mouvements qu'il nous impose au gré de ses humeurs.

De quelle rage ordinaire suis je le dépositaire, et qui me rend aussi misérable que si je n'y m'étais conçu et idéatisé ?

L'Idéal serait de ne pas avoir d'idées, et de n'offrir à la vie et à la vue que son néant.

Révoqué de tous les lieux où la parole est un état, je profère en mon intérieur d'identiques sentences que je suis le seul à comprendre et à digérer.

Tant fatigué, lamentablement bas et las, fatigué définitivement j'ai le sentiment que dans ce luxe que je suis le seul à défendre ,il y a la malveillance d'un corps crépusculaire qui cherche à s'en enorgueillir.

Fiasco et désaffection, deux des clés de mes voûteries, de mes soubassements..

Rien que je n'ai fait par conviction, la curiosité ne m'a pas poussé parmi les hommes, la compagnie des bêtes me fût un exercice périlleux, je cherche à savoir aujourd'hui où je fus à mon aise, mais sans forfait.

Fatigué, et de quelque façon que j'étrenne la question, une autre fatigue au bout, une fatigue plus haute, et de l'erre.

Déçu, las, incapable de me mouvoir et de m'émouvoir, incompatible avec l'homme, mais vivant, vivant et obligé.

Je me figure si bien la vie sans moi, que de cette occurrence comprise entre mes débines et mes malfaçons, j'envisage le suicide comme une expérience de perpétuité .

Idolâtre de toutes les lâchetés qui m'ont dévié de l'homme.

Nul doute qu'avisé dès mon plus jeune âge, par toutes les infections et purulences que commet l'homme, je me suis empêché de grandir trop vite, de me grandir, pour n'avoir pas à regarder dans ses altitudes.

J'aimerais me distinguer par ma paralysie, toutes mes paralysies, ma colère ainsi porterait vers un noble fiel, un poison idéal, d'où je ne voudrais sortir que pour hurler, vomir, ou pire ,vivre.

Ma langue se répète dans l'injonction ou la colère, toutes deux tournées contre moi, et moi seul .

J'aimerais me perdre dans ces inattentions, ma sombre réalité, et m'y confier à ce déserteur qui a hérité d'un territoire trop vaste pour lui.

Dans mes ébriétés, ma foi en la vie affleure à celle d'y n'être plus, mon désir de suicide, je le conçois alors comme une sollicitation.

Irrésolu, mais indemne, je cherche dans un panthéisme de fin du monde, une autre servitude pour me relever, m'y lever.

Couché des heures durant, ayant contribué à tout dissocier de moi, je ne vois nulle part ailleurs qu'en moi même un homme fait pour la marche, pour un entrain, et je m'y traîne.

La fin, toutes les fins sont de mes obsessions, et plus je gesticule, plus je me désarticule, plus je me sens sain et vain.

La seule forme de nécessité que je pressens est le suicide, celui qui tient du virus et du passe partout.

N'ayant plus aucune forme de considération et de discernement, plus d'attachement à l'existence, ne me reste que la conscience de cette prescience.

Dans cette impassibilité, maladie inorganique,,j'use d'idées, je me laisse submerger par mes déficits, du désarroi aussi, mon instinct me commande de me tirer, oui, mais vers où, et comment ?

Ne m'exerçant plus à des attentions, j'attends une toute petite préférence, pour proférer de la prière ou du discernement.

Me dissolvant dans de la vacuité(variété de discernement)j'attends un minimum, une faillite, quelque façon entre la survie, et le gâchis dont elle serait pénétrée.

L'humilité m'aura préparé à la mort, je garde la conviction de m'y être accompli, d'avoir été dans mes entreprises un primitif sans dédain, un rétiaire sans filet.

Vinrent des moments où il me fût difficile d'écrire, ce ménagement, cette guérison ont été ma pourriture de parentés, aux antipodes de mon désir de noyades et d'abreuvements.

La douleur m'apparaît comme un non sens sitôt qu'elle me verticalise.

Je doute prudemment, de peur qu'ayant la grâce de le faire profondément, je sois amener à me soustraire, à m'en soustraire.

Vivre c'est imaginer qu'une vie est possible sans imagination.

Où je vais, que des destins en expansion, des rats faiseurs d'orgies et de sens, quel soulagement que d'y voir la nomenclature de la pire des réalités, la pire des séductions ?

Je ne peux résister à ce dégoût qui tient de la chimie et de la tentation, et qui place en mon centre, une corde et un boulet.

Inflation de pire, en vouloir ou pas, la question comme un entêtement rougit mes paumes et ma face.

La vie restera le négatif d'une matière, qui n'aura cherché qu'à évoluer sans l'Homme.Trop souvent séquentiel.

Tous les mots que j'ai levés(armée d'ombres)ont été aussi ingrats que si je les avais grandis dans la sensation de les rendre utiles.

Inoccuppé jusque dans mes entrailles, je m'épargne la peine de m'adresser aux hommes, bref je m'épargne de la peineTout ce qui relève de l'homme, prête à mes restrictions.

Autant mon existence est, et restera affligeante, autant je m'en serais rendu compte et n'en aurais gardé aucune régularité.Vivre, c'est se gaspiller; je survis, c'est à dire que je donne à ce gaspillage le sens d'une gratuité.

Mon malheur m'a astreint à de petits engloutissements, que mes borborygmes traduisent magistralement.

Etre, c'est s'appuyer sur la garantie que la matière nous a fournie, pour nous donner la sensation de pouvoir se défiler dans le temps.

Nommer pour veiller et en être assailli!

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Mammifères spirituels que la désolation des ventricules poussent dans les églises ou les hôpitaux, rien ne jaillit mieux de nous que le sang bleu des alliances condamnables.

L'ennui reste ce farceur irréfutable qui pousse nos fiertés, nos vanités jusqu'à l'idée de science en solitaire.

L'intuition est normale tant qu'elle reste du domaine de l'animus, au-delà c'est une supercherie  de sens, la chimie organique de tous nos composants sociaux.

Troglodyte que la profondeur des ennuis ou du malheur à fait plus perplexe encore, j'évolue parfois dans le monde comme un naïf obsédé par ses virtualités de martyr ou de portefaix.

Vivre, c'est  faire exploser du temps.

Esprits désemparés que le mot pousse jusqu'aux divagations sur ses propres propriétés, nous ne trouvons de recours que dans ces paresses là qui nous ont conduit à douter.

L'homme s'agrée dans les triomphes, que sa conception de la vie transforme en orgasme ou en extase imbécile.

Nos heurts et malheurs sont souvent infondés, je me définis pourtant comme cet ambitieux qui cherche à ne pas s'en défaire afin d'aspirer à des soulagements beaucoup plus grands.

La parole n'est qu'excrémentielle, elle nous console pourtant de toutes nos conditions d'homme qui pourraient se faire en dehors d'elle.

L'idée de toute souffrance nous donne l'usage d'un mot plus haut, que nous avons ingurgité à ses dépens.

Je mourrai dans un total dénuement, loin des perplexités dévolues à toute forme de richesse.

Nos saluts sont dans l'extase ou dans l'orgasme, tous deux proscrits parce qu'ils donnent droit au débraillé en toutes circonstances.

L'apparence du vide nous met dans l'effroi, l'indécence de toute vacuité nous dérange, les silencieux sont ceux que l'on craint le plus, se sont des vénéneux à leur manière.

Toute réalité me fait  incurieux de la vie, je préfère m'évaporer aux dépens des images qu'il est malaisé d'acquérir.

Nous nous déployons en actes secondaires qui nous donnent la mesure de nos existences de singes vertueux.

L'idiot pense proprement, c'est lorsqu'il commente sa pensée qu'il nous met en appétit d'une lèpre qui le compromettra.

Il y a une  sorte d'ironie qui consiste à ne rien réaliser, mais à témoigner du contraire en parlant, cette ironie s'appelle la fatuité.

Nous voilà nés, déjà à la dérive pour rejoindre ces autres sur qui nous cracherons.

Prémisse des fainéants, la parole leur apparaît à la fin de leur carrière comme la certitude et la récompense d'avoir été des braves de métiers.

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