Aphorismes 155

Nos déficience resteront nos façons les plus élémentaires, avec leurs côtés simiesques et larvaires, c'est elles qui laisseront notre raison trouée pour le gré ou la force.


D'accord pour l' irréparable avec son cagibi de défaites.


Se pourvoir en explications sur la chaise et le canapé, et ce qu'ils ont  apporté de virtuosités à nos propos.


J'aurais régné en potentat sur la méprise, mais je n'ai pas su y voir une obligation pour durer.


La solitude est un exercice de salut, si je ne culais pas dans mes lieux favoris, où rien alimente le silence si ce n'est sa propre perplexité, je ne contribuerais plus à être un souteneur jouissant de ses sales préoccupations.


Nos organes nous ont dégradé en créatures contaminées pour le sabotage de celles-ci.


La stérilité nous fourvoie dans ses apparences, la prolixité est quand à elle dans l'imitation de ces mêmes apparences érigées en système de demie mesure.


Chaque nuit entre le poignard et la litote, mes hésitations lèvent un univers de lettres et d'injures.


Tout m' encombre, jusqu'à ce mot intraduisible et qui dénote de ma sévérité à ne vouloir l'employer que comme l'ultime mesure .


En regardant l'homme de plus près je me figure ce que l'inconcevable a le mieux réussi.


Voué aux sarcasmes, je n'avais pas d'autres perspectives, si ce n'est dans la gêne ou le silence, voilà pourquoi je m'acharne dans le caprice.


Né incompétent je me suis mis à découvert, mais en vain, le pouvoir de pouvoir renoncer à tout est aussi incommode que son propre dédain, ses propres indécisions.


Que faire sinon ployer et prier, puis s'en apitoyer ?


Les lettres me sont devenues un cauchemar d'incorrection.


L'élégance dans le suicide résiderait en ce qu'il n'y ait aucun réel remède pour nous en dévier.


S’épancher aux dépens du doute, et se convertir aux hommes, faute de pouvoir les pousser vers le chaos ou quelque chose qui lui ressemble.


Ne générant que des apparences, l'homme pouvait-il ne pas faillir aux généralités et atteindre à quelque folie d'envergure ?
L'ennui est une matière à points et à grains...


Plutôt un antidote au rire, qu'un antidote à la crispation.


Je me pèse , pourtant je prends place dans ce corps et cet esprit sans profondeur dévolus à la fainéantise et au troglodytisme.


L'amnésie m'a rendu mes sonorités, me voilà trompettant dans quelque gloire épidermique.


Génération dupée par la veine et l'embonpoint, voilà un siècle levé à quatre heures du matin pour fouiller dans les poubelles de l'Histoire.


Les suppositions pareilles à des égards sans restriction, nous dévient de la sincérité du cliché.


L'ennui ne me met pas debout, l'ennui attente à mes capacités de Prométhée, il se proclame de l'horizontalité du serpent ou de la canaille.


L'homme restera une ébauche de la petite éternité.


Dieu serait mort sur un canapé qu'il ne nous mépriserait pas davantage.


À mi-chemin entre le doute du n'importe quoi  et de sa cruelle sincérité, j'aspire à des indécences entre le prestige et le venin.


Le vide est une sorte d'organe qui pousse au sordide et à l'autrefois.


La dialectique m'a contracté et dilaté, je ne respire plus que dans la contagion de ses farces homonymiques.


Animaux poussés au choix, nous avons tous rêvé de moins de stupeur dans nos élans, nos contagions et nos déséquilibres.


Toutes les hiérarchies flottent dans un cynisme érigé dans l'imposture du dire.


Monstres vermoulus sitôt penchés sur nous-mêmes, que ne gardons nous nos tares pour divaguer comme ces putains sous la coupe d'un souteneur ?


L'exactitude est trop intérieure pour susciter autre chose qu'une réalité des profondeurs élevée en scrupules.


Tout commence par une promesse, tout finit par un déni.


Entre le  fou et le sage un malin se décharge.


Toute oeuvre pue le serment, ou les revers d'une biographie rabattue comme un jugement.


La mélancolie a sa genèse  dans le rien, la maladie de la seconde est de vouloir nous dévier de cette réalité.


Mon dégoût m'a rendu horizontal pour échapper à cette verticalité, à cette sclérose du devenir.


Chaque jour une  nouvelle vigueur pour gagner mes bas-fonds et m'en délecter.


Vieillir nous mettra peut-être au courant, mais au courant de quoi ?


Rien de remarquable qui n'ait été fait mais gentiment.


C'est couchés que nous voyons la vie surmonter la douleur des horizontalités, debout nous vous en voilà incurieux .


Dieu mérite la réplique.


L'évolution participe de la larme et de l'ébriété.


La séduction a misé sur les sens et la corruption des évidences.


Comment ai-je pu pareillement être profond et en surface et ne pas en être affecté ?


Rien de sérieux sur mon visage et dans mes gestes, le saugrenu et le solennel triomphent pour donner à voir jusqu'où le singe  s'est enfoncé.


Mes convictions n'ont duré qu'un infime instant, après j'ai médit sur la façon dont elles bouleversent le monde.


Toute forme de néant est une affaire d’individu et de civilisation.


La réalité se régénère en dehors d’elle par la lucidité que nous mettons à la voir comme l’essence de ce qui est et réussit.


J’aimerais tant cracher sur le monde pour qu’il se noie dans mes glaires leucocytaires et en crève.


Tout ce qui engendre de la vie m’emmerde, me dérange, autant dire me porte à la vulgarité.


Nous ne pouvons échapper à cette réalité là qui se met dans la position d’un tireur couché et qui nous vise.


Je ne poursuis aucun but, je ne veux commettre que de l’inaction, aussi petite soit elle, et m’en sentir aussitôt courroucé.


Je resterai cet intranquille et irresponsable, absorbé par ses petits travaux entre paternité et foutrerie.


Plus je regarde ma demeure ,plus j’y vois un lieu où ruminer est le sel acte qui la rende habitable.


Toutes les voies s’étant refermées devant moi, dans cette obscurité où le monde m’apparaît comme un monstre intime, je cherche une sentier lumineux pour me mener à la contemplation.


Le bien être n’est pas originel.


Ce que je sais de moi m’ébranle, en quoi pourrais je me désagréger pour ne m’opposer à rien et n’enquiquiner personne ?


Le seul être qui fasse preuve de délicatesse est ce mort que je porte en moi, et que je conserve pour  me manifester, pour garder un pied dans la vie en oeuvrant.


Cette époque se replie sur sa barbarie et s’y exténue parce qu’elle ne parvient pas à rendre subtils et sublimes ses calculs.


La mort peut être si soudaine et si douce que je me demande pourquoi tant de monde déprécie les cimetières.


A mon mode inélégant d’exister j’oppose mon lyrisme qui doit être regardé de près comme un dégueulis de l’âme.


Toujours dans la consternation du monde et de ses plis et replis, je reste pourtant cet éveillé qui s’absout en rêvant de grégarité.


N’ayant plus aucun espoir et dépréciant toute forme de création, je m’endors dans un corps conçu pour des fanfaronnades.


Je n’aurais jamais dû être moi, et aurais penché vers le moine ou le vagabond.


Mes nuits n’étant en rien consolatrices, je me réveille en proie à des incohérences qui vont de l’indiscrétion au drame.


Ma soif de liberté ajoute à ma soif de désastres(cf.P.Reverdy..)