Aphorismes 152

Si la vie était correction, dans ces marges stratifiées où nous avons bercé  nos enfances et tant d’aurores, y aurait-il suffisamment  de place pour le zéro absolu de notre condition d’être?


La vie n’est qu’une occupation, et plus nous y pensons, plus cette occupation se révèle par ses incessantes nécessités à combler, mais combler quoi ?


L’univers tout entier devrait se prêter à l’exigence de nos décharges.


Qu’y a-t-il dans les yeux des morts qui ne soit du jugement, et que nous rapportons jusqu’à nos  cendres pour un réel contentement ?


Sans la difficulté de devenir, que resterait-il à agrémenter sous toutes les formes que fournit la déception ou le blâme, et qui n’ait rien à voir avec  cette abjecte lucidité de la mort ?


Tant il m’a été aisé de mourir un peu chaque jour, tant il m’est difficile de crever sur le champ !

L’art n’est qu’aux lieux où nous le plaçons, et seuls sont qui sont encore avides de lyrisme ou de feintise se dispensent d’y voir l’agonie d’un monde qui n’a su se soustraire à ses neurasthénies.


Lire, c’est cesser dans l’instant d’intercéder auprès de quiconque, pour errer dans l’insupportable dit des  menteurs et empoisonneurs de métier.


C’est la schizophrénie qui m’a contraint à regarder l’enfer comme le positivisme des ignorances, et dans l’élévation que dispense le manque de savoir faire, une suprême inféodation, une suprême suprématie.


La vie est légitimée par la mort, ce qu’elle a de profondeur, elle le doit à la terre que l'on jettera sur elle ,et à rien d’autre.


Ivre pour faire l’expérience des neurasthénies, ces parfums comme des reposoirs posés sur le ventre des filles.


L’amour est une des rares fluidités qui tourne au cauchemar nocturne sitôt qu’on veut s’accaparer ou se fondre dans une chair qui n’est pas nôtre, un poison d’instants gras et lourds, aussi vénéneux que le plus profond et puissant des baisers, tel celui de Judas, et qui n’a de sens que dans l’absolu des méditations qui mènent à réfléchir sur la barbarie des actes qui ne trouveront de sens que dans l’histoire à venir.


Mourir a le goût d’un vivre affecté par toutes les purulences des vaines désolations. 

J’ai tant pratiqué l’idée du suicide, que je ne sais plus vers quelle forme de douleur me tourner, pour échapper à l’enfer des extinctions sans charme. 

Si la vie était correction, dans ces marges stratifiées où nous avons bercé  nos enfances et tant d’aurores, y aurait-il suffisamment  de place pour le zéro absolu de notre condition d’être? 

La vie n’est qu’une occupation, et plus nous y pensons, plus cette occupation se révèle par ses incessantes nécessités à combler, mais combler quoi ? 

L’univers tout entier devrait se prêter à l’exigence de nos décharges. 

Qu’y a-t-il dans les yeux des morts qui ne soit du jugement, et que nous rapportons jusqu’à nos  cendres pour un réel contentement ? 

Sans la difficulté de devenir, que resterait-il à agrémenter sous toutes les formes que fournit la déception ou le blâme, et qui n’ait rien à voir avec  cette abjecte lucidité de la mort. 

Tant il m’a été aisé de mourir un peu chaque jour, tant il m’est difficile de crever sur le champ ! 

L’art n’est qu’aux lieux où nous le plaçons, et seuls sont qui sont encore avides de lyrisme ou de feintise se dispensent d’y voir l’agonie d’un monde qui n’a su se soustraire à ses neurasthénies. 

Lire, c’est cesser dans l’instant d’intercéder auprès de quiconque, pour errer dans l’insupportable dit des  menteurs et empoisonneurs de métier. 

C’est la schizophrénie qui m’a contraint à regarder l’enfer comme le positivisme des ignorances, et dans l’élévation que dispense le manque de savoir faire, une suprême inféodation, une suprême suprématie.


A voir les choses et les êtres tels qu’ils sont, on entre dans la crépusculaire redondance des enseignements grotesques. 

Mon vide est chargé de ces palpitations élevées au rang d’extase. 

Mon ennui aura été la forme prolongée de cette connaissance où s’est dévitalisé l’homme, où se sont insoumis le singe et sa tribu. 

Mon penchant pour l’alcool et les somnifères est de l’ordre d’une érotisation d’un corps qui se situe toujours entre la gloutonnerie et l’inertie. Le çà en vaut-il la peine ? 

Tout ce qui m’a échu a constitué un cruel secret, dont j’ai été le dépositaire vicieux et atterré. 

Dans cette cathédrale de chair où brûlent les âpres parfums de la connaissance de dieu, qu’est ce qui passe par l’âme et tire à lui sa part de nuit et de symbole ? 

Tous les accords  sont restés cachés, m’auraient ils été destinés que je n’aurais su y voir que des contres et des méprises, le tout comme une hémorragie d’avantages. 

Sachant qu’un terme m’échoit, ma dimension d’être n’aura résidé que dans la préparation de rester impuni. L

’amour n’aura pas été une de mes consolations, j’y ai trop vu le poison des intenses perditions, des assujettissements, pour ne pas en espacer tous ses déserts de faux absolu. 

Entre l’ennui et l’absence, j’ai eu assez de profondeur pour y couler des jours de téméraire et des jours de pleutre. 

Par trop insubmersible, l’homme cherche dans l’éternité un endroit où émerger avec l’intervention d’un dieu qui se serait sauvé de la noyade. 

e me suis dépourvu des conforts de la parole pour les écrasantes insuffisances du silence. 

La bêtise nous réduit toujours à ces basses trivialités qui sont l’en soi de cet autre qui geint ou agonise. Dieu aurait dû songer à creuser sa tombe dans une sablière. 

Quand autour de moi fleurit le désert, par les voix rapprochées des divinités initiales, j’entends pousser et croître la mélancolie comme une fleur poignante de sel et de sang. 

La joie est le berceau de grossières utopies ; que viennent les tristesses où s’accomplit la commune mesure de tous les dispositifs exempts d’enfantillage.



Dans ce que suggère la musique il y a  de la divinité et la peur de cette divinité.


Je n'ai prétendu à rien que je n'ai pu obtenir par mon labeur quotidien et qui va de la respiration  au geste en passant par l’idiotie de  le montrer.


Je n'ai eu d'autre but que de respirer, je dois à cette  à cette toute petite prétention de n’avoir su dire « non », que j’en suis devenu infréquentable.


En définitive nous ne sommes que des individus voués au sérieux de l'existence, ce sérieux qui tient de la rage et de l'introspection.



Lorsque je ne sais plus de quel côté me tourner, dans ces réflexions qui  mènent au dégoût, je regrette ma mauvaise conscience, cette  place qui se situe entre ce cet autre qui va sur les boulevards, et cet autre, accusé par des mains qui ne le saluent pas.


Je suis un mélancolique abruti par ses soliloques, et qui faute de méditer juste, s’adjoint de pénibles musiques pour entrevoir ce que l’infini a comme sphères où il ne pourra séjourner.


La nausée m’est une mesure de  cette existence que j'ai sublimée, et qui n’a versé que dans la morve, le dégout et l’abrutissement.


Tous les idiots n'expient plus, tant je le fais à leur place
Ce qu'il me reste de jours, j’aimerais les passer à passer, sans que l’on s’aperçoive de mes passages.


Les hommes qui ne rencontrent l’amour que dans leurs puanteurs profondes, en ressortent comme après une noyade, humides et gisants. 

Rien ne me fut révélé, je cherche encore dans les objets et l’azur qui les irise le négatif de toutes les expiations de l’homme. 

Quand la conscience s’est vue bouillir pour s’élever contre le dégoût, les croyances et les subordinations, le sang lui, s’est confondu à ce brouillard où sont tombées des étoiles et qui se répand comme une éternité sur laquelle personne ne pourra régner. 

Dans la douleur le pardon bourgeonne, et l’obscurité même y dévoile ses anciennes limpidités.


Hors de tous mes éléments, lie et saumâtres gesticulations, je chique de l’ennui, et tout mon corps s’imbibe de cette nonchalance qui décolore jusqu’à mes plus obscènes  insalubrités. 

Dans mes frayeurs, tout ce qui est précis et précieux, temps, alcool, cigarettes, attestent que mon assurance est un substitut de ce désespoir qui s’avance masqué, et se découvre  comme le produit que j’ai le mieux entretenu.  

Au-delà de toutes mes apparences, j’appartiens à la mélancolie, cette insane dilatation de mon corps qui se traduit par un défaut de liberté à penser, et qui m’appauvrit au point que je ne peux en tirer que des crachats.


Dans la nostalgie, paradis de soupçons et d’inconsolations, je trompe ma solitude dans cette musique qui s’anéantit parmi les sphères, où des femmes infidèles me prêtaient des vertus que je n’avais pas. 

Dans cet univers de lamentations, où les distances sont des aunes de désespoir et de désenchantement, l’homme reste en place assez de temps pour y dévoyer jusqu’à sa propre idée de souffrance. 

Tout ce dont je me suis occupé m’a laissé las et vacant, je cherche une inertie à laquelle je pourrais goûter sans me dégoûter. Vivre, c’est tout rendre approximatif. 

Il y a tant et tant de profondeur dans le négatif de nos existences, que nous ne savons plus de quel coté nous tourner pour ne plus voir nos hémorragies. 

Dans mes avantages, solitude, douceur, abnégation, j’ai le sentiment qu’un haut vertige m’a atteint, et que je veuille y échapper en en appelant à cette conscience qui subit tout , sans rien vouloir légitimer. 

Ma lucidité est une exaspération où croupit mon besoin d’apparence. Tant tout me pèse et m’insupporte, que je ne sais plus m’arracher à mes firmaments de poussière de cruauté.