Aphorismes 142


Plus je me débats plus j’ai la conviction d’aller à une fin douloureusement nonchalante, qui m’aurait épargné si j’avais consenti à comprendre combien j’ai été vain.

Après le pressentiment, le ressentiment, l’abjecte nourriture de l’Instant.

Ma plus grande faute est ma naissance, le reste n’aura servi qu’une seule fois à des fins ostentatoires, à des alibis, à ce qui est jubilatoire une fois qu’on est exténué.

Quelle autre forme de désorganisation peut trouver assise dans mon corps et s’y tenir dans la claustration, si ce n’est que ce principe de vivre aveuglément dans une nuée d’imbécillités et d’incongruités ?

Comment accéder à ce demain où mon vivre s’amenuisera sans que je puisse m’organiser à partir de ses dommages ?

Mon corps de trop longue date s’épuise dans la douleur de s’avouer vaincu.

Dissocié, sans identité, mon énergie n’éclairant que mes restes les plus abjects, j’ai l’air d’un suspect en promenade qui augure de l’irréparable.

Nul endroit où je puisse me dépêtrer de cette douleur si sérieuse qu’elle pourrait figurer au tableau de toutes les crucifixions, de tous les Golgothas.

Comment conclure si ce n’est avec cette certitude que ma damnation me réconciliera avec les hommes ?

Que vienne cet « Enfin »sans lequel je ne me serais pas aperçu que j’étais vivant !

Je songe à ce qu’aurait été ma vie sans la douleur, un terrain tout aussi vague que les promesses que j’ai faites de ne pouvoir ni vouloir m’y mouvoir.

J’écris, remède, asticotage, verbiage, baratin, bref je balbutie encore, et c’est cet encore qui m’écoeure et m’encourage.Chimie ordurière du corps et de sa misère, le tout si simultanément que ça en devient de l’épreuve, une épreuve unique et terrible.

Mes convictions puent l’encens, la naphtaline et les somnifères.

Dégringolades, supplices, afflictions, dispersions, comment la douleur aurait elle pu me flatter si ce n’est avec ses outrecuidances, ses péripéties amères, ses roueries et ses triomphes.

Mon époque est un Waterloo mental, ma vie un Arcole d’orgueil et de vanité, bref une immense et inaltérable embrouille, si admirable, et que je ne peux ni ne sais justifier.

Etre tient du pari, du péage, de l’octroi et de l’abandon !

Mon corps déserte le quotidien et dans cette confusion mentale d’un être qui joue et déjoue, je n’ai plus la teneur de ma terreur ni de ma vitalité.

Ne pratiquant plus l’homme, je cherche à me surpasser dans la compagnie d’un dérèglement de sens et de songe, dans de la halte et du mensonge.

Rien de vertueux qui ne m’ai fait rire, sinon la douleur, la douleur et ses complications.

Vivre nécessite de l’aussitôt et de l’apprêt.

Pour un grand boum avec des dommages et des colatéralités.

Comprimé comme peut l’être une matière qui absorberait mon présent, je me vois nu jusqu’à mes lies, jusqu’à mes réalités obséquieuses.

Me voici avec une peur ineffable, incontrôlable, profonde, et ne sais plus vers qui me tourner pour du présent ou de l’entretien.

Je suis une anomalie qui vacille, engagé dans une horreur virtuelle que je ne sais plus nommer sans défaillir.

Je ne coïncide plus qu’avec le mot « Mort « »et le mot «  Foutre ».

Il ne s’agit plus d’un inévitable naufrage que cet aujourd’hui, mais d’une innommable saloperie érigée en système de survie, d’où je ne sortirai qu’avec de la morve, de la rancune et l’idée d’un forfait.

J’ai le net sentiment d’être un damné qui aurait risqué sa vie pour une pouffiasse, et qui ne sait plus ou dormir, ou prier, ou vomir.

Je ne me figure plus mon existence en dehors d’une damnation, et plus je regarde devant moi, plus une peur me contraint de me soustraire de tout et de tous,sans atteindre à quelque fois, sans attendre de m’enfoncer dans la lie et la tourbe.

Dépassé par cet évènement et tant d’autres…


Mon corps déserte le quotidien et dans cette confusion mentale d’un être qui joue et déjoue, je n’ai plus la teneur de ma terreur ni de ma vitalité.

Ne pratiquant plus l’homme, je cherche à me surpasser dans la compagnie d’un dérèglement de sens et de songe, dans de la halte et du mensonge.

Rien de vertueux qui ne m’ai fait rire, sinon la douleur, la douleur et ses complications.

Vivre nécessite de l’aussitôt et de l’apprêt.

Comprimé comme peut l’être une matière qui absorberait mon présent, je me vois nu jusqu’à mes lies, jusqu’à mes réalités obséquieuses.

Me voici avec une peur ineffable, incontrôlable, profonde, et ne sais plus vers qui me tourner pour du présent ou de l’entretien.

Il ne s’agit plus d’un inévitable naufrage que cet aujourd’hui, mais d’une innommable saloperie érigée en système de survie, d’où je ne sortirai qu’avec de la morve, de la rancune et l’idée d’un forfait.

J’ai le net sentiment d’être un damné qui aurait risqué sa vie pour une pouffiasse, et qui ne sait plus ou dormir, ou prier, ou vomir.

Je ne me figure plus mon existence en dehors d’une damnation, et plus je regarde devant moi, plus une peur me contraint de me soustraire de tout et de tous,sans atteindre à quelque fois, sans attendre de m’enfoncer dans la lie et la tourbe.

Dépassé par cet évènement et tant d’autres…
Nous ne nous devons rien à nos origines, nos origines sont dans la boue et les excréments, d'où notre côté porcin.

Être neutre c’est chasser l'homme hors de soi, et se retrouver dans la peau d'un marchand de sandales.

On est libre que dans le refus et rien d'autre.

Il faut s'attendre à tout, sauf à se comprendre.

Saisir l'instant présent et s'y noyer comme dans un rêve qui va jusqu'à la mort.

L'amour de l'autre, c'est l'amour qui nous pousse à vouloir y durer, et s’exténuer jusqu'à la désolation de ce corps qui n'est plus le nôtre.

Ce que l'on saisit d'un œil, on le perd aussitôt de l'autre.

Il n'est pas nécessaire d'avoir une longue vie pour faire des envieux de celle-ci.

Regardez dans le cœur d'une bête, vous y trouverez plus que dans une société entière qui cherche à penser autrement ,et qui n'est pas plus humaine qu'un hanneton une feuille de chêne.

Écrire c'est aller aux chocs et aux combats.

Maintenant que je suis sorti d'un trou, quel gouffre m’attend déjà.
Je ne dis pas que bien parler ce n'est pas parler du tout.

Heureux celui qui n'attend qu’aucune porte ne s’ouvre et passe par le soupirail.

La mort n'est pas triste, ou si elle l’est, c'est parce que nous le sommes davantage.

J'ai toujours écrit dans la tristesse et l'écœurement, hors de ces deux propositions, je ne faisais que dans la démonstration et le paradoxe.

Mon frère qu’as-tu fait, de la somme d'amour que je t'avais donnée, je l’'ai transmise à mes enfants et à ma compagne ?
Que désirez-vous le plus, aimer, ou être aimé, les deux sont ennuyeux ?

Quel que soit le corps qui est le nôtre, la souffrance y trouve  toujours sa bonne place, du côté du cœur ou de l'intestin.

L’écriture est une surface plane que nous voulons profonde pour y jouer au scaphandrier.

Les menteurs rendent hommage au monde qui les veut  abominables.

Ce qu'il y a de goûteux dans le cœur, c'est le doute.

À mesure que je vais dans l'âge, j'ai le sentiment de ne pas avoir été accompagné, ni en bonne compagnie.

Je m'arrête toujours là où la vie me pose, en moi-même.

L'esprit cherche à nous faire commettre des actes que nous aimerions monnayer, avec des pièces sales qui laissent des traces dans nos paumes.

Ce que j'accepte le plus chez les autres, c'est la richesse de leurs tares.

Évitez l'homme, il est capable de vous parler de l'avenir, de vous y emmener et de vous y perdre.

On n'est jamais loin de son ombre, ce qui explique qu'il y ait toujours besoin d'un soleil.

Ce n'est pas en nous que réside le monde à construire, c'est dans celui qui le simplifie.

Être superficiel, c'est se représenter chaque objet tel qu'il est, une surface plane ,un point c'est tout.

Je n'accepte rien qui n’a été dit dans la grandeur de l'amour, cette ménagère qui passe son temps à la détrempe.

Il y a parfois de bonnes idées que nous n'admettons pas, parce qu'elles émanent d'un mourrant.

Rien ne m’est plus pénible que de penser que m’introduire parmi les hommes est de l'ordre d'une inspiration que je dois prendre et qui devra durer une existence.

La moitié de mes pensées sont des astres morts.

J’aime à croire que l'homme est un extrait, le suc de  cette nature qui a quatre saisons, et un seul horizon.

Nous habitons tous un corps qui un jour ou l'autre nous devient étranger, l'hiver n'est pas loin.

L'avantage de ne pas connaître le bonheur, c'est que rien ne s'aggrave.

Est-il besoin d'être dans la joie pour la provoquer ?

Mes cauchemars sont le baccalauréat que me délivre la nuit pour mieux exécrer l'homme.

À la façon dont certains s'y prennent pour exister, on se demande si le monde est tenté de leur accorder la moindre de ses sensations.

La parole est une nature qui se lisse pour être cet insecte que la fleur acceptera.

La nuit, quand mes rêves ont été fulgurants, j'ai le sentiment d'être dans un lieu où l'on se bat pour ne pas aboutir dans un tribunal.

Je ne veux pas entrer dans l'homme, pas même l’effleurer, je veux juste qu'il n'existe plus à mes yeux.

Ceux qui ont la vue profonde finissent dans une cour d'appel.

Toujours disloqué, et mon corps tout entier devient un objet balistique, qui finit en obus et éclate dans mes mains.

Demandez-moi d'être un être à géométrie variable, mais silencieusement.