Aphorismes 128


Je me suis confessé de tous mes désirs hâtifs et irréfléchis, je fais figure de quelqu'un pour qui on ne peut plus rien.

Ne durons pas, durer c'est thésauriser sur un avenir indécis et sans subtilité.

Je ne veux rien changer, pas plus dans l'ombre que dans la lumière, tout ceci me paralyse.

L'insolente spiritualité de ceux qui croient et que nous croyons.

La santé m'exaspère, c'est une sensation est un sentiment qui me donnent envie d'en finir.

Vivre nécessite de l'étant, comme la solitude nécessite qu'on y occupe aucune place  déterminée.

L'amour est toujours une impasse différée.

Toutes nos convictions des odeurs de passé galvaudé.

Je n'ai rien approfondi, ma surface est un champ parsemé de cadavres et de charognards.

Vivre dans une retraite, une enceinte cernée de chacals et de chiens.

Gloire à Dieu au plus profond de nos lieux impurs.

En notre qualité d'homme, et puis quoi encore, en notre qualité de singe qui s'est approprié la parole pour de la parodie.

Théâtre social que ce monde où chaque jour est un crampon qui nous charcle les chairs.

J'aspire à l'innocuité de chacun de mes sentiments.

La nuit notre réalité d'être n'est plus dans la perspective de devenir, cela prête au rire ou au rictus.

Agit celui qui dans la banalité de l'existence se veut dans l'encombrement d'un travail que nul ne reconnaîtra.

Au minimum d'être, un maximum d'idées.

Si loin s'étend mon exaspération, que même mon insanité fait figure d'un homme qui se voudrait profond.

Écrire avec un stylet, lire en braille.

À quelques exceptions près l'homme n'est plus qu'un tortionnaire.

Celui que je fréquente sans y adhérer a toujours tort.

Les beaux esprits me donnent de l'asthme.

Écrire est une pause dans cette éternité où prolifèrent des livres qui nous dupent sur l'existence.

Vivre est le protocole du présent qui s'incarne par le mot et ses nomenclatures.

Celui qui exagère ses chagrins n'est pas à réprouver, il est dans cet extérieur qui est l'apanage des biens portants et qui s'en plaignent.

Nous sommes tous assujettis biologiquement.

La jeunesse s'afflige de cette normalité qui la conduira à n'être que des individus dépassés par leur seule ressemblance.

L'équilibre passe par des angles et des  recoins, ne joue pas cache-cache qui veut.

L'apparente inertie de tous ceux qui sont décontenancés par la vie.

Être, c'est se multiplier, c'est une agression et rien d'autre.

Tous les objets qui sont autour de moi, s'ils se gonflaient d'esprit, combien ils seraient impertinents.

Technique pour être libre, cesser de respirer.

Dans mon vaste ennui, l'indolence est d'une vérité si amère que je ne peux pas la chiquer sans aussitôt vomir.

Je cherche, je ne trouve pas, rien que des simagrées d'homme qui se voue à réparer son présent dans de vaines occupations.

La plupart des souffrances ont une sonorité, celles qui n'en ont pas se dégradent en hallucination de Dieu.

Vivre instinctivement, crever de même.

On fréquente toujours quelqu'un de plus haut que soi, c'est le moment de s'opposer.

L'homme évolue comme le secrétaire de ses propres calamités.

Nous changeons de Dieu comme nous changeons de chemise, hélas certaines sont à courtes manches.

L'imagination, ce mensonge qui tient debout.

Verrouillez-vous l'esprit avant que n'arrive l'essentiel, le savoir.

Comme il est aisé d'avoir toujours peur.

Temps où tout est permis, c'est l'absolutisme du pire.

Écrire est une façon d'ébriété, une fois que l'on s'est épanché, la soif revient avec son point de vue sur l'hygiène et le foutre.

Le monde est loin où l'on pouvait se saisir d'une vérité et y adjoindre l'exigence de cette sincérité qu'ont les souffreteux et les moribonds.

Tout tourne autour du mot désastre, et tout ceci est à portée de nos mains.

J'aime ce qui me sépare des hommes, mon désir de ne pas être.
Il y a plus de poésie dans une fosse que dans la plus commune  des prières adressées pour un commerce avec Dieu.

La grandeur est de cette misère obligée qu'affiche l'homme lorsqu'il n'a pas été dans la reconnaissance de toutes les contrariétés.

J'admets que Dieu existe, soit, mais en quoi, où, et comment le pénétrons-nous ?

Sur la base de l'essentiel de vivre nous avons tous étés dépossédés de l'existence dont nous avons rêvé dans l'ébriété.

L'homme est à géométrie variable, angulaire et sinueux, le reste est observable dans le bonheur cette concupiscence naturelle.

La parole dominante cherche toujours l'ombre et les bifurcations.

L'essence de la raison n'est elle pas dans l'autorité d'un moribond ?

S'enrichir sur le juste versant de nos cécités.

Le principe des doctrines est dans nos dispositions à cette obscurité sensible qui vient après qu'on ait éteint toutes les lampes.

Gardez-vous de servir, vous serez petit.

Que de tout mettre à notre participation à la vie ne nous rend pas plus prévisibles, restons dans la méconnaissance de celle-ci en attendant le terme sans sentiment et sans rien manifester.

Il y a deux choses avec lesquelles il ne faut jamais se compromettre, l'intelligence et la bêtise.

Est seul celui qui a toujours tout admis.

Je sers et je n'en jouis pas, c'est le propre des créatures dépossédées de tout.

Nos trous nous identifient comme des inhaleurs et des sniffeurs qui cherchent une autre et nouvelle conscience, qui ne nous forcerait pas approuver la merde là où se trouve, dans l'existence même.

A bien nomer la vie, voilà qu'elle prend la tournure et la forme d'une santé idéale qui n'est identifiée que par la posologie des penseurs, ceux qui ont des titres et des intitulés qui leur pendent jusqu’aux couilles.

Une fois qu'on a séduit, on s'est réduit, désormais il faut. rester petit mais raisonnablement..

La maladie l'emporte toujours sur le malade.

Prenez un singe, prenez en deux, prenez en trois, vous obtenez un comité maintenu dans la haute distinction de vouloir produire du modèle.

Une putain et une femme qui accélère l'amour.