Aphorismes 116

Vivre c’est fonctionner sur les plus extrêmes des vibrations…


On fait tant de tout avec du rien, et nous nous bornons à des créations qui sont des leurres universels conçus pour palier l’insuffisance de nos existences…


Je resterai dans l’amateurisme de l’existence, lui prêtant mes erres et mes foutaises, avec cette parole grave ou légère qui traduit ma respiration, c'est-à-dire mes apnées…


Entrés gratuitement dans le monde, puis des octrois, des péages, des octrois, des péages…


La vie nous floue et nous mettons une éternité à y voir le plus subtil des artifices d’un joueur cocufié…


Sans la caféine et les somnifères mes jours me seraient inconcevables, mais j’y ai pourtant des égards et quelques fidélités…

Combien j’ai pu me déprécier en traînant mon corps dans ces bouges où je fus réellement un homme en perdition, et dont la seule réalité fut de se réveiller en rescapé…


Mes points de vue vont du revolver au site en passant par cette solitude où j’apparais comme un mauvais tireur n’ayant pointé que son œil au bout du canon…


J’ai longtemps cru que j’étais un malvenu dans l’existence, et me suis conduit comme tel, c'est-à-dire dans un tourment perpétuel et substratique…


Ma répulsion pour tout ce qui vit, se meut ,s’agite, est engendré par le fait de devoir fermer les yeux avec des somnifères, afin que je ne puisse plus voir cette humanisme que pourraient même avoir des chiens perfectionnés et qui rôdent…


J’écris pour me saborder, en dehors de ces actions personne ne se présente plus à moi pour me guérir de mes artifices, de mes représentations…


Peu de délectation dans cette existence, sinon parfois en écoutant tous les charlatans user du verbe comme d’une nomenclature ou d’une posologie…


Aucune famille n’a de circonstances atténuantes, voilà pourquoi je me débine de la mienne, voilà pourquoi je cherche à la saborder…


Je me suis chargé d’une survivance qui n’est plus à mon goût, je cherche dans les naufrages une façon moins grossière d’en ressortir avec une forte fièvre…


Honnies soient toutes ces nuits où ma stérilité composait mon mécontentement et mon détachement… 

Ma vision du monde est celle d’un immense cimetière, où je ne cherche ni à veiller, ni à dormir pas même à y prier…


Mon patrimoine est dans la faillite et rien d'autre .

Dérangé dès le début du jour,et par la marche même du temps,comment ne pas vouloir être soul et tout saboter sans quelque hésitation que ce soit...

Réveillé avec cette phrase en tête:quand mon père ouvrait la porte je devais m'occuper à ne sonner personne .

Toutes les choses que j'ai considérées comme inoubliables sont aussitôt tombées parmi les détritus;j'explique par cette prédestination que je n'ai rien voulu enfreindre qui ne se soit mué en supercheries.

Le rien n'est pas abrupt au milieu du néant.

Faut il que je demande pardon de n'avoir insulté personne.

Dans mes accès de colère je ne franchis que le seuil de mes extrêmes pauvretés.

Lorsque on est entré dans l'humanité,on ne peut plus s'en tirer qu'avec la curiosité de l'au delàVivre nécessite une forme de désenchantement,qui vient avec l'âge et s'appuye sur nos propres déconsidérations.

Les bassesses du monde sont dans tant de prolixités,que d'emblée elles nous incitent et initient à de purulentes réflexions.Mon corps,et cela depuis des décennies,répugne à de la nouveauté.

Perdre connaissance dans et par la musique ,comme devant toute oeuvre,relève de quelque chose d'orgasmique,comme si nous avions à crever dans du leurre.


La phrase s'est précisée dans le heures qui suivirent:et si je devais penser aux petites filles nègres abandonnées et les panser.

A mes yeux vivre consiste en la maîtrise de ses divagations,et des fictions qui nous rachètent d'être entrés dans l'existence par la porte étroite .

Quoique j'ai réussi,je lui ai toujours préféré cette terrible vacuité qui précède le moment de commettre.

Désenchanteur pourrissant dans les sarcophages du vulgaire,l'homme inavoué qui se retient de bouger,est appelé,désoeuvré ou endormi.

Comme je n'ai pas cherché,ni voulu m'embarrasser de la vie sans passer par de l'éreintement,j'ai du ramper et serpenter,colimaçons et tortillards resteront les parents pauvres de mes paravents ,de mes pauvretés.

Tout m'apparaît comme péremptoire,j'arlequine dans un semblant de ce qui me barbe,ris sous cape de ce monde empli de costumiers et de crêpeurs.

Carnaval des idées,mon cerveau part en cavalcade,à la rencontre d'un destrier carapaçonné de prières et de jeûnes.

Mon passé me ramène toujours dans d'explosives réactions,c'est là que je crispe les poings,raidit mes traits,prends le stylo tel un stylet,je ne suis pas équipé pour respirer proprement .

Je n'affirme rien que d'autres ne pourront défaire et défendre de front.


Je ne crois en rien qui ne m'ait davantage indisposé,que l'amour mal dispensé. 


Ma quatrième dimension,c'est ma conscience,et la conscience de cette même.


Toutes ces petites choses,que j'ai appelées mes curiosités,dans cette vacuité où je cherche à accomplir du sens,ne sont rien,tant je ne leur ai pas donné de caractère. 


Que ce qui est essentiel le reste,et que le reste serve d'essentiel à ce qui ne l'est pas.

Outrancier dans tous ce lieux où il ne faudrait que se taire ou s'effacer,je me demande si je mis toute une énergie malsaine à être offensant là ou il n'aurait fallu que compatir. 


Ma vanité m'oblige et me ramène à mes propres déconsidérations. 


Au service d'une objectivité que je juge défaillante,j'use de ma force comme un escrimeur halluciné qui ne dispose d'aucune garde.

J'ai cru avoir été pressenti pou une paix,que je définis comme fâcheuse,parce qu'elle me met face à mes iniquités. 


Est ce parce que j'ai consenti à être coupable d'exister,que je consacre tant de temps à ne vivre que des scupuleuseries. 


J'ai beau me répéter que l'existence n'a de cohérence que dans les passions,je reste toujours dans leurs inaboutissements. 


L'art est bien trop sérieux pour que je participe à tous ses mensonges.

Fatigué dès l'aube,d'une fatigue si ancienne,si ancestrale,je ne sais pas si respirer profondément n'est pas de l'ordre d'une programmation. 


Serais je un jour assez mûr pour de la trahison. 


Toutes les versions de l'évidence n'ont pas les mêmes côtés,je reste dans l'indolence de n'y voir que des angles obtus. 


Mon corps fait encore obstacle à mes précipitations,et me préserve ainsi des dommages,que l'écriture ne peut corriger que par ses renoncements... 


Ma révolte est une révolte contre L'interprétation,cette mise en mots,qui passe par une mise au tombeau.

Je n'ai rien voulu ajouter à la vie contre lequel je ne me sois pas élevé avant. 


Comme tout est éphémère,je me considère comme l'archet qui s'effiloche,dans l'attente d'une fin que j'ai déjà considérée.

Si je ne méprisais tant l'homme,j'aurais livré mon existence à des sentiments encore plus funestes et funèbres. 


Peut on s'accorder à la vie sans l'idée d'un néant à venir?

Toutes les confidences que j'ai faites,je les ai aussitôt dépréciées,de façon à ce qu'elles ne servent pas à des strangulations.

Combien de jours tiennent d'une genèse avortée ,dans lesquels nous ne commettons que de l'anticonformisme. 
Je me suis spécialisé dans de la couillonnade.

L'univers d'entrée a été conçu comme un bousillage qu'il aurait fallu regarder de haut.


Ce que je fais n'a rien de singulier;l'imitation est une des formes parfaites de la modernité. 


Faut il que je reste cet agacé de l'existence,qui n'en garde le goût que pour mieux débattre sur les corrections qu'il convient de rajoute aux humeurs,ces deliquescences entre sanies et purulences? 


Rien sur quoi je ne me sois interrogé et qui m'ait paru essentiel,j'en prends note sur des feuillets qui me servent aussitôt à des torcheries. Ma fatigue m'amène toujours dans de la dangerosité. 


J'envie quiconque n'envie personne. 


De toutes les formes qu'ont prises mon intranquillité et mon inquiétude,je retiens celle où j'étais le plus désespéré,que même l'insulte ne m'évoquait pas le miracle de la trahison. 


Tout prévoir et ne rien commettre,voilà à quoi j'aspire sottement. 


Tout ce qui est essentiel se traduit par notre besoin de détestation,comme si nous devions faire dans du désintérêt,de peur que notre attention se porte sur les gravités du monde,de peur que nous ayons à y surnager,ou crever de surmenage. 


J'écris de façon frénétique,pris de vertiges,de peur qu'influencé par une forme de corruption venue de me anciennes lectures ne me fasse m'élever contre rien...


Le monde est une de ces proximités qui ne me donne ni l'envie ni l'occasion de vouloir rester vertical. 


Toute forme de maladie nous rend prodigue,si bien qu'à la fin,nous ne savons plus être triste sans vouloir nous élever. 


Il ne faut rien entreprendre dont nous ne puissions souffrir,c'est cette souffrance qui nous donne le goùt d'un au delà,d'une éternité à notre mesure. 


Concurrencer ces mornes divinités qui sont dans mon sang et mes mensonges. 


Dans ces heures d'absolution où je m'agite,la sensation d'un Antée qui veut voùter le ciel,puis la marge,et ma tristesse est expliquée. 


La vie m'apparaît trop comme un assèchement tardif. 


Ma fatigue est une fatigue de la tentation,exister ou n'être pas,le reste sert à des amplitudes,à du mouvement en saccades. 


Rien que du ratage dans cette existence,où l'homme pour s'élever au dessus de la bête a conçu l'idée du bonheur;cette agitation des recalés de la perdition...


Toute forme d'intérêt suscite en moi un contre intérêt plus virulent,que je ne sais plus si m'enfermer dans de la vacuité me vaudra une limite à ce désenchantement...


L'amour et la crasse ont quelque chose à voir.avec le divan et le divin,mais je ne sais pas quoi...

Ma déception de tout et de tous ne s'explique pas,c'est une défunte qui se décompose dans le souffre de toutes mes inerties...
_________________________________________________________________________________________________L'homme