Aphorismes 54

Il n’y a rien d’extraordinaire qui existe, il n’y a que l’exagération d’une langue pour les relents des ses propres pouffiasseries.

Cette étrange sensation d’être le complice d’un sicaire, fait que je subis la vie en aversif.

Toute la nuit avoir déménager des mots et des morts, et se lever d’ans la peau d’un mollasson.

La littérature réhabilite le vide des mots qui les empêche de dépérir dans l’exclusivité de ce même vide.

Les évènements atteignent jusqu’à nos organes ,un évènement qui n’atteint rien se fait appeler correction ou forfait.

Les obstacles nous dévient des sabotages que nous aurions accomplis si nous n’étions nés bornés.

Tout modèle m’insatisfait, j’y vois l’attribut, les attributions d’un dieu exténué, qui se planque dans ce même corps en lui donnant un destin.

Quand je n’ai pas d’ennemis, je m’essouffle  contre moi-même.

Enfant je protestais, maugréais ,adulte , j’use de la litote et de l’euphémisme comme d’une forme de courage qui témoigne de ma volonté à ne pas vouloir haïr juste.

L’Action rend l’existence souveraine, une action qui s’est effacée ,nous rend misérable de cette inertie particulière qu’ont les virus quand ils ont tout salopé.

Peut-on fuir impunément cette pauvreté qui nous aurait épargner la satiété de la vie ?

Plus la musique dépérit et meurt, plus nous nous tournons vers les psaumes et les prières.

Cette douleur si tranquille et qui dort sous le nom d’identité.

L’arrogance débite d’elle-même des inepties qui retombent en lieux communs, sitôt qu’on y réfléchit au nom du n’importe quoi et du n’importe comment.


M’étant tant réduit et cela dès ma naissance à des tâches de portefaix, je comprends aujourd’hui que cet Antée qui aurait pu s’enfoncer dans la tourbe est mon double inconséquent et disgracieux.


Infirme par mes solitudes et leurs proéminences, je ne rabâche que de suprêmes inepties sur cette solitude érigée en culte
Même le pire a une fin, dommage !


Je tournicote autour de l’existence comme un singe atterré par ses grotesques poses, et ne sais si je dois me gonfler pour un sourire ou un entretien.


La grâce m’a altéré, j’ai dû confondre cet esclavagisme que confère la foi avec ma bienséance, et en ai tant abusé que je ne sais plus si je suis taré ou sur une plateforme.


Tous les régimes font du sec…


Tant ma pensée se tarit que je traîne, que j’erre impropre et impoli autour des hommes pour les consulter sur leurs réserves.


Abusé et désabusé, me voilà appelé à certifier que les délices sont autant dans les cadeaux empoisonnés servis par des anges sans parole et dévoyés,  que dans les présents des rois somptuaires intarissables sur leur volonté à tout vouloir salir.


Vieillir, ne plus vouloir souffler dans une trompette, ne plus vouloir entendre la diane, puis se mette à siffler une ancienne antienne qui parle de salissures et de stupéfactions.


Sitôt que l’enfer est à mon goût, je me dis que j’aurais pu être un ange défroqué et sans vergogne,  autant qu’un démon qui améliorerait sa plume en la trempant dans la ciguë.


Tout ce que j’ai témoigné de bon à l’égard de l’homme m’a valu des égarements, ne m’a servi qu’à peser et corriger mon propre néant.


Je n’ai plus le courage d’échapper à ma vie, et m’en imprègne tant que je la dégueule par tous les pores.


Qu’ai-je attendu pour primer, si ce n’est d’être cet immodeste chasseur de sens et de mots,  qui auraient pu m’entretenir,  mais ne m’ont conduit que dans l’ignorance et dans l’inconfort ?


Les lâches de métier restent ininterrompus.


D’année en année, cause après cause, je fais dans le manque et le manquement, en forcené.


Je me serais au moins habitué à être un macchabée anonyme.


L’écriture ne me traite pas avec les égards qui me sont dus, c’est autant ce qui me consterne que ce qui me réjouit.


Je glisse dans la vie comme un serpent visqueux après sa mue, insignifiant et véreux, pour des fautes infondées et sans gloire.


Rien en quoi je n’ai pu contribuer sans en voir aussitôt le mal fondé et les défaillances.


Etre frise l’incorrection.


De poussière que nous étions, nous deviendrons cette tourbe où s’enfonceront nos enfants stériles, nos fils et filles voués à nos propres pourritures.


J’engage un bras de fer avec la vie, tant elle se fourche que je ne sais si je dois user de la dextre ou de la senestre pour la plaquer aux planches ou contre le gravier d’un cimetière.


Du matin au soir, je m’abstiens, de qui, de quoi, je l’ignore, mais je m’abstiens.


C’est grandement que je n’ai pas voulu avoir d’énergie pour que Dieu me fournisse des béquilles pour aller jusqu’à lui, ou d’une échelle,  afin que je me débine de parmi les biens portants.


N’être en rien capital,  et s’assurer que votre cerveau n’agira pas contrairement à ce principe.


Ma rigueur est de l’ordre de l’effacement, il m’est difficile de m’imaginer trahissant cette volonté de n’apparaître en rien essentiel.


Est malsain tout ce qui nous ramène à nous sans passer par le projet de se bousiller, de se jeter d’un pont ou de démolir sa propre suffisance.


Rester en vie, mais rester bloqué dans un sommeil sans substance et sans rêve.


M’étant dévoyé dans les déceptions, celle de naître autant que celle de ne pouvoir en finir,j’ai l’air d’un vagabond indéfinissable ,intarissable sur ses forfaits,et férocement.


Rien que je n’aie pu dire sans l’avoir approfondi, autant dire sans l’avoir pourri.


La fidélité à soi même permet l’entretien de ses propres insanités, dont ne sauront ni ne pourront bénéficier celles qui ne font que passer.


Je n’écrirai que pour m’insulter et me décrier.


Ce n’est pas tant l’alcool qui me secoue, que d’y penser profondément comme à une femme,comme à un fortifiant dont ne bénéficient que ceux qui s’endorment à leurs propres tares ,à leurs propres leurres.


Si le sommeil est une de nos plus grandes défaillances, que dire alors de la mort.


Ce que j’aime m’empêche de le recommander.


Jour après jour la fatigue d’être, et s’en gargariser pour en vomir ou la régurgiter.


J’ai renoncé  à m’accomplir de peur de me retrouver dans la carrière de ceux qui ne feront jamais l’aumône d’un amour, d’un sourire, ou d’une maldonne.


Je resterai cet inaccompli quoi ne se guérira jamais de ce qu’il n’a pas voulu créer ou entreprendre.


Tant j’ai pu me détester, que je suis passé de la faillite à un diagnostic plus sévère encore sur mes autres faillites.


Rien que je n’aie pu comprendre que je n’aie maudit à un moment où à un autre.


J’organise mes détestations.


Je profère parfois des énormités avec cette fierté et cette arrogance qu’ont ceux quoi vont partir, celles des condamnés, qu’y survivre m’apparaît aussitôt comme un forfait.


Au-delà du vertige que procure la survivance, que peut être ce train- train qui me range parmi ces hommes qui bavent et qui salivent devant le spectacle de leurs sales vanités.


La compagnie des hommes m’a doté d’une décharge où je fais pourrir toutes leurs infectes vérités.


Tout incarne la mort à venir et ses occurrences.


Aux propos que m’adresse cet imbécile déchirant tant il croule sous les illusions hiérarchisées comme des livres sans destinataire, j’oppose les miennes, plus physiques encore, de celles qui m’altèrent sans que j’ai à m’en expliquer.


Vivons rien qu’en survivant, n’est ce pas déjà assez.


Toutes les vérités sont sales et dangereuses même les mensongères.


On peut à la rigueur s’imaginer un Satan sans création, mais pas Dieu.


La réalité m’apparaît comme ce bon élève qui apprend ses textes par cœur,et s’attarde sur chaque mot,chaque phrase pour n’en retenir que ce qu’il pourra régurgiter parmi des bêtes moins savantes que lui.


Est bénéfique ce qui nous pousse à la divagation, au tic, à la manie de ne rien vouloir fonder.


Tel présomptueux perd la raison pour une salaude et la retrouve pour une autre même, sitôt qu’elle le désappointe.