Aphorismes 38 bis


La vérité s’exhale dans les jardins où fleurissent l’excuse et le pardon.

Entre les hommes et moi, s’est imposée la sournoiserie, je cherche à comprendre pourquoi de l’aube au crépuscule, je n’y vois que la charge du compromis et de sa lèpre.

Toutes les maladies, si sincères et objectives soient elles, ne sont que la toute première manifestation de l’agonie de devenir.

Etre oblige à des putréfactions.
La prière est le seul endroit où les larmes côtoient cette connaissance dont nous ne nous vantons pas.

Le meilleur de l’homme est dans sa désolation.

La maladie est l’anticipation de cette bière où s’ourle l’esprit.

La réalité suinte des erreurs, celles du montrer et d’y croire.

Mon désir de jeûne va avec mon désir de pauvreté et d’ascèse, l’un n’est pas sans l’autre, et tous les deux se dissolvent dans la prière et la souffrance.

Et si la vie n’était qu’un soporifique avant un néant qui commence à ses proximités ?

J’ai parfois la sensation que tout ce que j’entreprends ne peut s’accomplir que dans un périmètre où je suis un prédestiné de la défaillance.

L’homme est un cadavre qui regarde avec attention le désastre des êtres finissants.

De quelque côté que je me tourne nulle conscience, nulle lucidité plus que les miennes ne me font considérer l’ennui comme la perfection d’un sens qui cherche à évoluer.

Que faire avec tout cet inévitable qui se décharge sur le mode de la ruine de l'ennui et de la maladie et m'en donne le goût
.Ma fatigue de l'ordre de la déflagration, de la défiguration.

Le suicide est une entreprise de salut public.

Un glissement de première grandeur, afin que tout ce que j'ai servi en garde un aperçu pour épaissir sa nature.

Le temps me manquera à chaque fois que je voudrais m'élever jusqu'à la croix ou à la lucidité

Dans ce corps tant de choses à ressentir a tourné à l’aigre, que je me demande s'il reste une place pour moi qui ne me peut me planquer de lui.

L'homme pêche par l'amour, sécrétions et sanies,  il s'en sort dans la raideur des objets  qui ont été  distincts lorsqu'il est seul ou lorsqu'il a bu.

C'est ma nature d'exagérer la musique et les saisons, mes sentiments datent par les enchantements liés à ces méfaits.

Combien de  douleurs à notre bord roulent de constellations, et de schémas d'un qui se cache de ce crépuscule.

Trop de place pour la nostalgie et pas assez pour ses causes.

Tous les organes de la nature en appellent à la perfection ou au parfum.


La mélancolie serait une fatigue de ce moi, que je ne saurais lui appliquer mes intermittences et mes subjectivités.

Comme tout se dilue dans ma mémoire, chaque ombre m’apparaît comme une amoureuse qui pleure de tant compter.


Qu’elles nous élèvent ou nous amoindrissent, les épreuves, toutes les épreuves ont besoin qu’un dieu nous y subordonne pour avancer.


Je n’ai plus aucun doute sur mes répulsions, l’homme en est la plus parfaite.

Temps d’abjections et de déjections, élevé en hymnes et en farandoles.

En lutte avec mon sang et cette momie prise dans ses positions larvaires.

L’alcool et la fatigue m’ont souvent amené à vouloir quitter ce corps enraciné dans le réel et le présent.

Aux habitudes j’ai préféré le dérèglement ;je mène une vie d’agité qui ne se satisfait que dans l’artisanat de la parole et de ses degrés.

Toujours en actes dans cette terreur de la fatigue ou de l’effondrement, je cherche à m’évaporer dans Dieu, dans Dieu et ses propos sur la création.

Abattu, mais dans cette rage de dynamisme qu’est le silence avec ses prostitutions.

Tôt ou tard quelque chose nous réussit, nous voilà sujet dans cette efficacité que redoutent les pêcheurs et les suicidaires.


De tout ce qui m’échoit je retiens le silence et la calomnie ;hélas je suis lié à la prière et je ne vois de lendemain que si je n’ai pas répandu du méfait.

Peur au paroxysme, et si mourir n’était qu’une fatigue de l’être.

Entre la pitié et le dégoût s’est insinué l’homme, et je ne m’évanouis plus que dans l’euphémisme ou la litote, de peur d’être son obligé.

J’ai mal fondé mon univers qui s’écroule dans l’incommodité de mes gestes et de ma parole.

Mon immaturité religieuse m’a fait renoncer à Dieu, et si je me suis converti à la calomnie, ce n’est que pour mieux entrer dans ses avantages en étant le dernier des hommes.

J’ai étagé mes souffrances afin d’avoir le recours du site dans ces circonstances où je voudrais voir.

C’est dans le meilleur des impossibles qu’est mon inconfort, je préfère considérer que je suis affecté par l’inacquisition, afin d’avoir à quêter ma vie durant.

Tout m’est persécution, je préfère l’iniquité de mon silence à cette glose qui m’affecte autant que les plus hauts malaises.

t défais cette expérience qui est de me taire et de ne parler que dans la terreur et le drame.