Aphorismes 32


Veille toujours en moi un ennemi qui  dit  mon intolérance, mes incivilités et s'enorgueillit de leur prédominance.


J'ai déserté de l'esprit dans toutes mes soûleries pour me targuer de n'exister que pour des substances essentielles.
Une saison en enfer pour œuvrer au finir de l'être.


Dans  le vertige des paroles que l'on se  donne, quelle variation sur l'estime que l'on se porte et quel instinct d'habileté..


Je garde pour confortable ce silence où j'ai poussé du taire réactif, pour qu'il s'équilibre d'une même besogne ,d'une même oxydation.


J'ai en conscience les dommages de toutes les abstractions auxquelles j'ai substitué de l'étant, et toutes les idolâtries de cette forme instituée de la parole flatteuse sans que j'y trouve la force de me continuer..


D'où venons,-nous de quel lieu ,de quel endroit, sali par une réplique d'être, et les exemples confidentiels des ruineux tissus renchérissant sur nos signes extérieurs de pauvreté.. ?


J'ai connu en désespoir  une tolérance pour les bonheurs de compagnie ,quand je tentais de m’abâtardir dans des cérémonies d'orgueil, à des vanités confinées dans la parole et le geste commun d'un homme impropre à se condamner.


J'existe en divers endroits dissemblables ,remarquables  des failles d'avoir mal étaient éclairées, de mal les avoirs éclaircies..


Dans mes foutreries convulsives, combien je me répète jusque dans le sifflement, jusqu'à mes sphères ajourées, que je vais vomir sur le monde dans la propreté de toutes mes affections..


Dans l'ennui je reste convaincu que je ne serai jamais arrivé jusqu'à la lice.


Je vais dans ma propre instruction comme un soldat sans-grade que la faveur de rester en garde met dans les dispositions d'un malade ,symptôme récusant toute forme de liberté et d'arbitraire.


Point fort de ma plus haute honte, gerber sur les mots et les morts..


Il est des jours où l'on aimerait porter quelque jugement sur les hommes et s'entendre avec eux jusqu'à l'apoplexie.


Qu'ai-je encore à penser qui ne m’ait  apporté  que du régulier et de l'embonpoint. ?


Les projets m'ont conduit par-delà l'homme représenté ,et j'en ai conclu qu'inconséquemment je mourrai en tout ce que je n'ai pas connu, par tout ce que je n'ai pas commis..


Tous les jours sont incertains comme un néant primordial au-dessus de tout et de l'existence.


Je fais dans l'intégration comme un être  malade de sa  santé ,qui cherche à s'éprouver dans le démonstratif ,désert suspect qui exalte son illusion de se sentir  inconsterné..


Le plus qu'il n'est possible de me suspecter, je le fais pour n'avoir pas à réussir sur le mystère ,muet au culte de l'engloutissement et du jugement..


Dans ces sphères où le triomphe préside comme une objectivité malsaine, je voudrais  faire dans  l’injure et m'en garantir contre l'anonymat.


Mes origines sont dans le tassement, épreuve, de tout ce qui est religieux, et que  j’ai j'ai regardé vers le haut, avant de me prononcer sur toutes les entreprises du corps.


Au sens propre du terme, je me suis  sali providentiellement…


Je répugne au silence ,au soupçon ,pour  douter de tout et de tous..De ‘élégance dans mon épuisement, de l’élégance et une solennité affaiblie.


Nous devrions apprendre à considérer l’existence comme une résistance à nos lucidités.


Nous avons tous quelque brutalité que la musique sublime en du courage, à l’entendement, en vague à l’âme ou en présence.


Je sens parfois se putréfier en moi le regret de ne pas avoir été plus extérieur.


Dans l’apprentissage v d’en dehors de vocation, j’essaye de me persuader que ma fureur ne pourra en rien altéré cet oublieux que je suis, et qui dans ses ténèbres s’inspire de toutes les révoltes.


Etre, c’est approuvé de l’absurde jusqu’à la dénégation.


Je est toujours définitif.


La mélancolie anticipe toujours sur le dernier frémissement.


Dans l’érotique fluidité que les sens rendent aussi vague que le corps sacrificiel, l’amour me  semble une résistance, une pitié affirmée.


Malheur à celui qui se veut un homme brisé, sans que le malheur l’ai rendu avide de ces heures autorisées où le néant  tient de l’effroi et de la pitié.


Je regarde parfois le ciel comme le frémissement d’une immense paupière, qui lasse de s’entrouvrir cherche le sommeil dans l’idéal noirceur des nuages.  qui ne me mène aux évidences, et que je n’ai regardé que dans la dénégation.


Dans l’ampleur des désastres qui ont fait de ma vie, celle d’un homme impropice,je vois la plus ignoble des décences et le regret des verticalités.


Jusqu’à quel point peut-on s’enfoncer dans soi même sans y rencontrer son double infréquentable ?


J’aurais cherché dans les objets consentis, à me détacher de l’homme, pour ne trouver dans l’éclat de ses mornes possessions, celles de la vanité.


Dans mes intimités, je vis avec un indiscret qui a changé de nature, pour s’acoquiner à un ladre individu qui systématise toutes ses indignités.


Combien est grand cet emportement qui m’impose comme un imprécis sans vergogne, et combien j’y vois les extrémités d’un singe exténué.

Aimer est déconcertant, et j’y vois la somme des déraisons vulgaires poussées dans les exhalaisons et les halètements.


A la différence d’une vie toute en vertu, j’ai fait de la mienne un arrêt sur la faute, et je m’en suis tenu là.


Ma souffrance c’est ma culpabilité, laquelle je l’ignore, et cette ignorance me confine dans la peau d’un contempteur délictueux.


J’appartiens corps et âme à une conscience altière et inquiète de se savoir transfigurée par cette inquiétude et cette hauteur.


J’ai eu maille à partir avec cette existence où je ne me serais coulé que dans du nœud et de l’exaspération.